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"Rien, Sire, relatera l'amiral
Allemand, Rien ne pouvait arrêter ces masses conduites par un vent violent.
Nous n'avions pas d'ennemi à combattre, mais une destruction générale
et incendiaire à éviter. (...) La mer était en feu ".
En lançant leurs brûlots sur l'escadre française, les Anglais venaient
donc d'utiliser " des moyens indignes de toute nation policée ".
Certes ! Mais à quelques encablures seulement d'un port de l'Empire, la
France ne sut, à aucun moment, apporter les secours nécessaires aux bâtiments
en détresse. Ils se firent pilonner les jours suivants par les péniches
ennemies. Le manque de volonté de Napoléon pour les choses de la mer,
le défaut de moyen qu'il accorda à sa marine, mais aussi les rapports
exécrables entre les généraux, furent les principales raisons de cette
débâcle. On chercha pourtant d'autres coupables. On les jugea en conseil
de guerre. Ce fut un procès inique, une affaire de dupes. A partir de
témoignages d'époque et de pièces d'archives, dont une grande partie est,
à ce jour, inédite, Dominique Droin ne se contente pas de décrire les
manoeuvres maritimes, mais accorde une large place aux rapports entre
les hommes et aux conditions qui étaient les leurs à l'époque de cette
triste affaire.
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